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mardi 24 mai 2011

Le fils du vent.

Il fut des temps incertains, à la limite de la folie qu'ont ceux qui avancent dans la nuit intérieure de leur âme endolorie, où le marcheur allait parfois presque nu par delà les chemins. Il marchait sur diverses sentiers et autres routes menant au seul désir du voyage pour lui-même, sans réel destination, et au grés du vent, son unique muse.

Il marchait seul sous le soleil brûlant sa peau, sous la pluie la polissant et sous les rafales du vent, ce qui l'égayait plus que tout car son affinité avec ce dernier lui donnait du courage. Le vent, dont personne ne voit la source ni la destination. Il voulait être comme lui : libre, fort et doux selon son humeur... Un fils du vent !

Il gravissait des collines, marchant pieds nus sur la terre, dormait dans les forêts. Se nourrissant des baies, buvant à même les sources et chantant d'un coeur heureux, celui d'un homme libre.

A de très rares occasions il mendiait dans les rues tortueuses des villes, celles qui sont lumineuses la nuit mais qui ne possèdent rien qui puisse réellement apporter une quelquconque illumination à son âme épris d'une sorte de sagesse sauvage.

O fils du vent !
De haillons tu es vétu, assis à même le sol.
Et tu souris aux passants, leur donnant plus d'or qu'il ne pourraient t'en donner.

Mais les villes ne l'inspirait pas. Surement parce que les hauts murs des maisons et des immeubles ne laissait pas vraiment passer le vent. Il s'y sentais oppressé par les hommes. Eux qui devenus fou et ivre de choses éphémères avait perdu le sens de la vie et étaient enchainés au temps...

A la tombée de la nuit, alors que la Divine Mère dépose lentement son noir manteau à la face du ciel les choses ici-bas se voient comme bercée par une douce et sombre prière, il regagnait alors la pleine campagne et l'orée des bois, souvent le coeur de la forêt pour y dormir sous le ciel étoilé. Et observant le ciel nocturne il pouvait y voir les étoiles mais ne pouvait toucher du doigt ces merveilles.

Il se sentait alors pris d'une nostalgie, comme se souvenant d'une antique demeure, admirant les célèstes joyaux illuminant le ciel.

Parfois, ivre de sa liberté, mais aussi pris par la folie de minuit il se mettait en quête de l'exstase courant dans des landes obscures !

Ivre dans sa danse profonde, tournant sur lui même, il chante les louanges de la nuit et de sa parure étoilée. Il la voit, le ciel nocturne dessinant le corps d'une femme, reposant telle une voute des pieds à la tête. La lune lui apparaît alors comme le joyau de la Mère Divine, elle qui cache les choses d'une douce et sombre prière en déposant lentement au crépuscule son manteau à la face du ciel.

Puis revenant de son extase il verse une larme sur la terre sèche. Parfois y vient alors naître une jeune pousse verte. Symbole d'une croissance printannière.

Comme il a tant pleuré entre les bras de la Mère, recroquevillé contre son sein, sentant la chaleur de ses mots.

Car La Mère Divine accueille ses enfants au sein de son coeur saignant, et elle leur parle de l'infinité du ciel nocturne et de ses joyaux les étoiles, antiques demeures célèstes où retournent les âmes après le trépas. Un jour il entrouvrira la porte du ciel, pour y voir couler à ses pieds la lumière de cet autre monde tant désiré.

Nous sommes tous attendus là bas à bras ouverts pour notre plus grande joie. Lui le fils du vent, il n'est que souffle, et à la fin de sa vie il sera emporté avec le grands souffle, pour un autre voyage...

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