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mardi 24 mai 2011

Zoe.

~~~ ZOE ~~~

Ô Zoe, fille de la joie et du desespoir.

L'amour est ton flambeau et la haine ton drapeau. Chaque matin tu perce de ta lance le coeur du soleil pour qu'il déverse au dessus de nous tous dans le ciel son feu et sa chaleur. Dans cet amphithéâtre où tu es reine tous t'adorent le jour et te maudissent la nuit.

Es tu déchue, ou bien vis tu dans un ailleurs assise sur un trône tel une reine régissant le monde de ton sceptre puissant ?

Tel un dieu cruel tu nous fait commettre le pire, le douloureux et l'absurde.

Tel un dieu d'amour tu nous fait devenir bons, beaux et vrais.

A tes côtés j'ai emprunté d'obscurs chemins et dans tes yeux j'ai pu y voir des myriades d'étoiles lumineuses égayant mon âme, mais aussi des fleurs fanées prêtes à la putréfaction me faisant sentir parfois un dégoût profond pour toi.

De ton bras armé de ta lance tu me la planta plusieurs fois dans le coeur afin de remplir la coupe de la souffrance et de la joie. Malgré le désordre et la discorde dans lesquelles tu me broie je ne cesserais de cheminer à tes côtés car en moi aussi joie et desespoir se tiennent la main pour que je sois homme.


~~~ CHAOS ~~~

Elle qui me donnait le goût de vivre, le plaisir des sens tel un jeune enfant nageant dans des eaux calmes et claires, et le soleil qui rends sa peau belle et douce comme celle d'un fruit mûr à point; elle oeuvre à son art le plus terrible dont certains deviennent fous : les 3 plaies auquelles tous devront faire face : La souffrance, la maladie et la mort.

Désormais je suis prisonnier du dédale que j'ai créé.

Elle est maintenant partie la joie, et le retour à la souffrance se fait comme un choc à la poitrine.

Comme si tombant à genoux sur un sol sec et infertile je devais prier les dieux durs et odieux de me donner l'Amour tant mérité...

Dans mon âme ne résonnent plus que les pas d'un homme perdu dans les chemins amers que lui ferait emprunter un mauvais génie.

Parfois pour égayer mon être je désire entendre sonner les trompettes de l'Apocalypse afin qu'une fois pour toute le monde soit rasé de ceux qui le broient.

Je ne chante pas, je titube sous l'effet d'une fièvre et je m'en délecte alors que dans mon esprit les souvenirs viennent y enfanter des images passées. La raison vient à s'effacer pour laisser place à une douce mélancolie. Une tristesse me prends de vertige et mes pensées m'accablent maintenant de nostalgie !

Mais même la fièvre ne peut venir à bout des os, et je marche encore à tes côtés ô Zoe. Partageant avec toi le goût amer de ta coupe remplie du sang de tes héros que tu glorifie et de tes naufragés que tu recueille ou laisse se noyer dans l'abîme de la souffrance.


~~~ PAX ~~~

Vous tous que l’amour semble avoir oublié.

Cherchez le divin baiser au-delà de votre sépulcre.

Il n’y a pas de fin en soi.

La mort est éternelle, elle est la vie elle-même.

Attendez patiemment que le vent vous réduise en poussière.

A ce jour vous serez pure conscience, libérée des entraves du temps.

En attendant, sachez que la colère du ciel est méritoire

Car elle remet en place les désordres de la tête et du cœur.

En attendant ce jour chantez ensemble comme souffle le vent.

Acclamez de vos joies les contours du soleil.

Lui qui se manifeste en ce jour glorieux de sa victoire sur les ténèbres et la nuit !

Voyez ! Le squelette de l’hiver est enfin renchaîrit de ses opulentes offrandes.

Acclamons encore les contours de l’astre éternel !

La lumière réchauffe nos chairs et nos cœurs.

Acclamons sans fin le retour de celui qui brille au sein du ciel !

Le dit du maître.

Les anciens sages, directement de la lignée de sombres et interdits Agoris, pratiquant d'obscures rites enseigaient qu'il n'y a qu'en se roulant dans la boue, dans un monde hylique et pervers que l'on pouvait voir luire le soleil, lumière rédemptrice.

Je me jetais à corps perdu en ce temps là dans les purifications les plus austères. Je lavais mon corps à l'eau froide, priant les dieux anciens et éternels de me faire parvenir à la sainteté. Mais sur mon chemin nombre de perversités encombraient mon esprit de par leur agression.

Je ne sus jamais comment parvenir à la Paix tant désirée. Je ne sus jamais comment obtenir la félicité.

Alors par un matin, sous l'averse matinale, trempé jusqu'aux os je décidais de rencontrer le saint homme, ascète de feu, maître de l'air et dompteur de lions.

Il me jeta la face la première sur le sol et ria face à moi, à genoux je le suppliais de me prendre comme disicple mais il riait encore. Je fus vexé au plus profond de mon être et lui demandait avec rage qu'elle était la raison de son rire.

Il ne parlait jamais et me se levant de sa position en lotus il me défia de la battre en combat singulier par un geste prompt et violent.

Les Agoris, ses disciples arrivèrent pour voir le spectacle.

Très bien me dis je, je vais rouer de coup cet homme qui se dit sage et je vais lui faire avaler la poussière.

Je lui fonçais dessus avec rage et criant tel un guerrier courant vers son ennemi pour le terrasser. Mais il évitait tous mes coups avec souplesse puis me saisit le bras et de sa force il me mit encore à terre en disant : sombre fou, ne vois tu pas que dans cette rage que tu déploie avec tant de haine envers moi tu ne peut ni me toucher ni même me terrasser, mange donc encore de cette poussière et ainsi plus bas que la terre que tu auras mangé tu verras peut être briller l'astre solaire.

Il me jeta dans une flaque de boue d'où je ressortis recouvert de terre des pieds à la tête.

Voilà ton linceul, me dit il. Et maintenant regarde au ciel.

Le soleil était déjà levé mais désormais sa lumière dorait les contours des arbres et illuminait l'horizon.

Es tu digne de voir la lumière redemptrice, me questionna t'il.
Es tu digne de te décrotter de la terre, toi innocent enfant encore perdu dans ce monde.
Touche du doigt le sol de l'enfer et seulement tu auras assez d'espoir de vouloir voir celui qui brille au centre de notre univers.

Aux âmes qui se sont données en pature à la misère la plus effrayante et la plus calculatrice.

Aux âmes perdues et noyées dans l'essence même de la souffrance éternelle et infernale.

Aux âmes perdues, jamais retrouvées, ni même souffrantes de tant de solitude.

Je guide vos pas dans l'obscurité, je compte le nombre de la foule, je tiens le bâton.

Une larme vint couler de mon oeil, et sous le regard du maître je ne pus qu'abdiquer face à sa sagesse.

Après cela je compris la force de ses actes, leurs réels signification.

Le bougre de mâitre humiliait ses disciples pour mieux endurcir leur coeur, il les trainait dans la boue pour qu'ils voient le soleil...

Le fils du vent.

Il fut des temps incertains, à la limite de la folie qu'ont ceux qui avancent dans la nuit intérieure de leur âme endolorie, où le marcheur allait parfois presque nu par delà les chemins. Il marchait sur diverses sentiers et autres routes menant au seul désir du voyage pour lui-même, sans réel destination, et au grés du vent, son unique muse.

Il marchait seul sous le soleil brûlant sa peau, sous la pluie la polissant et sous les rafales du vent, ce qui l'égayait plus que tout car son affinité avec ce dernier lui donnait du courage. Le vent, dont personne ne voit la source ni la destination. Il voulait être comme lui : libre, fort et doux selon son humeur... Un fils du vent !

Il gravissait des collines, marchant pieds nus sur la terre, dormait dans les forêts. Se nourrissant des baies, buvant à même les sources et chantant d'un coeur heureux, celui d'un homme libre.

A de très rares occasions il mendiait dans les rues tortueuses des villes, celles qui sont lumineuses la nuit mais qui ne possèdent rien qui puisse réellement apporter une quelquconque illumination à son âme épris d'une sorte de sagesse sauvage.

O fils du vent !
De haillons tu es vétu, assis à même le sol.
Et tu souris aux passants, leur donnant plus d'or qu'il ne pourraient t'en donner.

Mais les villes ne l'inspirait pas. Surement parce que les hauts murs des maisons et des immeubles ne laissait pas vraiment passer le vent. Il s'y sentais oppressé par les hommes. Eux qui devenus fou et ivre de choses éphémères avait perdu le sens de la vie et étaient enchainés au temps...

A la tombée de la nuit, alors que la Divine Mère dépose lentement son noir manteau à la face du ciel les choses ici-bas se voient comme bercée par une douce et sombre prière, il regagnait alors la pleine campagne et l'orée des bois, souvent le coeur de la forêt pour y dormir sous le ciel étoilé. Et observant le ciel nocturne il pouvait y voir les étoiles mais ne pouvait toucher du doigt ces merveilles.

Il se sentait alors pris d'une nostalgie, comme se souvenant d'une antique demeure, admirant les célèstes joyaux illuminant le ciel.

Parfois, ivre de sa liberté, mais aussi pris par la folie de minuit il se mettait en quête de l'exstase courant dans des landes obscures !

Ivre dans sa danse profonde, tournant sur lui même, il chante les louanges de la nuit et de sa parure étoilée. Il la voit, le ciel nocturne dessinant le corps d'une femme, reposant telle une voute des pieds à la tête. La lune lui apparaît alors comme le joyau de la Mère Divine, elle qui cache les choses d'une douce et sombre prière en déposant lentement au crépuscule son manteau à la face du ciel.

Puis revenant de son extase il verse une larme sur la terre sèche. Parfois y vient alors naître une jeune pousse verte. Symbole d'une croissance printannière.

Comme il a tant pleuré entre les bras de la Mère, recroquevillé contre son sein, sentant la chaleur de ses mots.

Car La Mère Divine accueille ses enfants au sein de son coeur saignant, et elle leur parle de l'infinité du ciel nocturne et de ses joyaux les étoiles, antiques demeures célèstes où retournent les âmes après le trépas. Un jour il entrouvrira la porte du ciel, pour y voir couler à ses pieds la lumière de cet autre monde tant désiré.

Nous sommes tous attendus là bas à bras ouverts pour notre plus grande joie. Lui le fils du vent, il n'est que souffle, et à la fin de sa vie il sera emporté avec le grands souffle, pour un autre voyage...

La cathédrale verte.

Alors qu'il pénètre avec révérence et respect dans le coeur de la forêt et étant absorbé par le silence presque religieux du lieu, il naît pour celui qui daigne se recueillir une douce caresse dans le coeur du promeneur solitaire.

Comme le vent mouvant les branches des arbres, balayant les soucis et les pensées malignes de son esprit, et lui chuchotant à son oreille attentive, les muses du lieu sacré prodiguent au visiteur conseils et intuitions magiques.

Se glissent en lui des images alors qu'il observe sagement les arbres, les voyant comme portant au dessus de sa tête un majestueux dôme vert de feuilles entrelacées recouvrant la forêt et dessinant la voute de se qui se dévoile comme étant une cathédrale.

Les arbres sont de solides piliers de ce qui apparaît être à son esprit éprit de bonheur comme étant un temple plus vieux que les édifices de pierre, là où vont prier les hommes. Il voit désormais d'étranges visages comme humains se dessiner sur les troncs des arbres, comme si leur écorce, animée par une âme, voulait lui manifester sa présence amicale et le saluer.